Projet de création sur le site des sources d’Arcier (25)

— Les études préalables : approche historique, étude paysagère —

L’histoire du site d’Arcier est profondément liée aux nombreuses sources qui depuis des siècles ont été utilisées par l’homme. Dès l’époque romaine, les eaux d’Arcier sont captées pour alimenter la cité de Vesontio, actuelle ville de Besançon. C’est semble-t-il sous le règne de l’Empereur Vespasien, vers l’an 70, qu’est construit un aqueduc de plus de 10km de long. Au XVIIe siècle, les eaux du site seront canalisées et utilisées comme énergie hydraulique pour faire fonctionner une poudrerie royale. Les jardins actuels s’étendent autour de l’ancienne ‘demeure du Maître poudrier’. Dans les siècles suivants, c’est une papeterie, une tannerie et des moulins qui tireront partie de cette force hydraulique abondante sur le site.

Au XIXe siècle, Arcier perd son aspect industriel pour devenir un lieu de villégiature pour la bourgeoisie bisontine. Le ‘Caprice’, la ‘maison du Maître poudrier’ et le ‘château d’Arcier’ deviennent alors des résidences de plaisance dont les abords seront remaniés en parcs à l’anglaise. L’architecte-paysagiste Brice Michel (1822-1889) débute ici sa carrière. ‘ Le jeune artiste sut tirer un heureux parti des éléments mis à sa disposition. Aujourd’hui encore, on conduit volontiers des étrangers visiter les grottes, les cascades et les ruines décoratives dont il s’occupa de 1853 à 1856’ – Alfred Ducat. Les interventions de Brice Michel, sur le site d’Arcier, vont profondément marquer le paysage, avec l’apparition de parcs nichés au pied de falaises, dans un large écrin de verdure boisé. L’architecture de ces parcs, reste caractéristique de l’époque : réseau d’allées courbes, vastes pelouses, arbres remarquables disposés en bouquets ou en isolés…. Toutefois, l’originalité de ces vastes ensembles reste marquée par le un programme de mise en scène des eaux que sut réaliser Brice Michel, et qui encore aujourd’hui impressionne le visiteur. Escalier d’eau, grande cascade, rivière sinueuse dans d’antiques ruines, bassin en rocaille… tout est fait pour surprendre le visiteur et lui faire ressentir des émotions, à l’image des grandes réalisations du pittoresque.

  

Malgré le vieillissement des arbres et un certain appauvrissement de la composition, les œuvres héritées de Brice Michel restent encore bien lisibles, notamment les grands ouvrages hydrauliques qu’il conçu ici.


— Le projet de restauration et de création—

La mission confiée au cabinet Parcelle d’Histoire, est double : restaurer et mettre en valeur les vestiges du parc de Brice Michel, situé à proximité de la maison dite du ‘Maître poudrier’ mais également proposer une extension des jardins vers le Nord, à l’endroit dénommé le Pré charrette (3 ha) et créer un jardin en terrasse à l’Est de l’habitation.

Le nouveau jardin à créer au Nord de la propriété, se situe dans le prolongement de la composition conçue par Brice Michel, ainsi, le parti pris paysager souhaite s’orienter clairement vers un parc paysager, dans l’esprit du XIXe siècle. Ce jardin se veut clairement être une création nouvelle puisqu’on ignore les aménagements paysagers qui se trouvaient autrefois à cet endroit.

Le fil conducteur de la promenade proposée reste incontestablement « l’eau », qui dans une promenade pittoresque conduit le visiteur : vers des eaux calmes, comme l’étang qui a été réaménagé ; puis c’est une eau mise en mouvement dans le lit d’une rivière serpentine avec pour seul bruit, les chutes d’eau de petites cascatelles ponctuant le cours d’eau ; alors qu’en fin de parcours, est proposé une mise en scène de la grande cascade dite Bergerette, avec ses eaux bruyantes et mugissantes, quelquefois prêtes à engloutir le visiteur placé au pied.

Comme a pu le faire Brice Michel, le projet souhaite avant tout tirer parti du site et de ses atouts, dans cette nature qui finalement est déjà elle-même pittoresque. La composition du parc et la palette végétale s’inscrivent en revanche dans la grande tradition des parcs du XIXe siècle avec : un espace structuré autour d’une grande prairie centrale, une ample allée de ceinture alternativement ombragée puis couverte visant à créer des jeux de lumière, des arbres remarquables qui guident le regard du visiteur ou qui créent des points d’intérêt au fond de la grande perspective. Enfin, des belvédères et des fabriques (pont rustique, chalet en rondins de bois…) viennent ponctuer et agrémenter la promenade.

  


— Les étapes de création et le suivi des travaux

  • Phase travaux 2014 : nettoyage du site (réouverture des vues, dégagement de la grande cascade, suppression des arbres morts ou malades), aménagement de la grande pièce d’eau: l’étang du Pré charette.

  

  • Phase travaux 2015 :

– plantations dans le parc (lisière nord, bosquet de l’étang, et arbres remarquables du parc)

 

  • Phase travaux 2016 : chantier de plantations d’une ripisylve le long de la rivière anglaise.
  • Phase travaux 2017 : plantations (lisière Ouest, arbres remarquables du parc (2ème tranche), lisière du verger), restauration du pont rustique.